1768, October 27. Bei Cornelia Goethe [Cornelia Goethe läßt in einem Briefe einen Vetter, der sie gleichzeitig mit den, ihrem Bruder von Leipzig her befreundeten Herren von Olderogge besucht hatte, sagen:] »Ma chère cousine, je ne Vous ai pas encore communiqué la joie que j'ai ressentie en trouvant à mon retour ici un cousin si aimable; on a sujet de Vous féliciter d'un frère si digne d'être aimé.« – »Je suis charmée, Monsieur, que Vous êtes convaincu à présent, combien j'avais raison d'être affligée de l'absence de ce frère chéri; ces trois années ont été bien longues pour moi; je souhaitais à tout moment son retour.« – »Ma soeur, ma soeur! et maintenant que je suis là, personne ne désire de me voir; c'est tout comme si je n'y étais pas.« – »Point de reproches, mon frère! Vous le savez Vous même que ce n'est pas là ma faute: Vous êtes toujours occupé et je n'ose Vous interrompre si souvent que je le voudrais.« – »Mais ma chère cousine, comment va donc la musique? Vous excel liez déjà l'hiver passé, que ne sera ce maintenant! Oserais – je Vous prier de me faire entendre Vos nouveaux progrès? je suis sûr que ces Messieurs en seront charmés.« – Il faut Vous dire, ma chère, que je me portais mieux à tout moment, et je commençais à recouvrir toute ma présence d'esprit. Je me levais d'abord et lorsqu'ils virent que je marchais vers mon clavecin, ils se postèrent tous autour de moi; le cadet [d'Olderogge] se mit de façon à pouvoir me regarder à son aise pendant que je jouais ..... Mon cousin me ramena à ma chaise et en me demandant ce qu'il devait faire encore pour m'obliger, je le priais de reprendre sa place; Vous saurez qu'elle était vis-à-vis de moi. – »Je vois à quoi ça aboutit«, s'écria-t-il, »Vous voulez que je m'éloigne; c'est Vous, Monsieur,« dit-il au jeune d'Olderogge, »qu'elle a élu pour être toujours près d'elle.« – .... Mon frère, pour donner un tour à la conversation, parla de Leipzig' du temps agréable qu'il y avait passé et en même temps il commença à se plaindre de notre ville, du peu de goût qui y regnait, de nos citoyens stupides et en fin il s'emancipa que nos demoiselles n'étaient pas supportables. »Quelles différences entre les filles Saxonnes et celles d'ici,«: s'scria-t-il. – Je lui coupais la parole et m'adressant â mon aimable voisin: »Monsieur,« lui dis-je, »ce sont ces reproches qu'il faut que j'entende tous les jours. Dites moi, je Vous prie, si c'est en effet la vérité, que les dames Saxonnes sont tant supérieures à celles de toute autre nation?« – »Je Vous assure, Mademoiselle, que j'ai vu le peu de temps que je suis ici, beaucoup plus de beautés parfaites qu'en Saxe; cependant j'ose Vous dire, ce qui porte tant Ms. Votre frère pour elles, c'est qu'elles possèdent une certaine grâce, un. certain air enchanteur« – »C'est justement«, interrompit mon frère, »cette grâce et cette air qui leur manque ici; je suis d'accord qu'elles sont plus belles, mais à quoi me sert cette beauté, si elle n'est pas accompagnée de cette douceur infinie qui enchante plus que la beauté même?«