22/6164. An Chevalier O' Hara [Concept.] [Schleiz 30. Juni.] Voila, mon très cher et très digne ami, un mot de Schleiz comme le voyageur l'a promis. Je ne dis rien de tout ce qui s'entend de soi même; mais je ne manque pas de Vous avertir de ce concerne la route d'ici à Jena. Quand on arrive ici avec la poste, il faut partie avec elle, et c'est alors qu'on fait le chemin détestable d'ici à Neustadt, et de Neustadt à Jena. Pour trouver un chemin meilleur par Podelwitz, on prend des chevaux de louage, parceque le maître de poste n'ose pas dépasser la station de Neustadt. Mais alors on ne pourroit pas partir d'ici avant les 24 heures sans son consentiment. Pour moi j'ai su me le procurer; mais il m'a été impossible d'obtenir la même permission pour un cas futur. Je ne pourrois donc conseiller à Madame de Comtesse à la quelle vous aurez la bonté de payer mes respects, que d'aller tout droit à Schleiz à gagner quelque argent par les chevaux qu'il nourrit toute l'année. C'est pour cela qu'il fera tout son possible à faire partir Madame, comme elle le souhaite. Mais toujours il faudroit que quelqu'un de la part de Madame allât conjointement avec l'aubergiste pour persuader le maître de poste. La chose paroit un peu incommode, mais il vaut toujours mieux de faire quelques demarches, que de passer par Neustadt, ou de rester 24 heures à Schleiz. Toujours si le maître de poste étoit inflexible, c'est ce que je ne crois pas, je conseillerois de se reposer à Schleiz et de passer son tems le mieux possible plustôt, que de s'aventurer sur les chemins les plus mauvais de Allemange. Pardonnez, mon cher ami, la prolixité de mon mémoire. Ce n'est que pour remplir mou devoir vis à vis de Vous et d'une Dame vénérable que je compte d'avoir l'honneur de revoir à Weimar. Vous aurez la bonté de remettre l'incluse à ma petite femme, qui en partant de Carlsbade n'aura d'autre regret que de s'être toujours trouvée dans nécessité de Vous parler par interprête.